Être au RSA dans le Gers en 2019

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"RSA trois lettres magiques emblématiques que tout le monde connaît. RSA (Revenu de Solidarité Active) un système que tout le monde croit connaître.

RSA un système dans lequel certains projettent leurs propres fantasmes. Et pourtant, le RSA, après le RMI poursuit l’oeuvre de cette avancée sociale indispensable dont peuvent être fiers ceux qui se battent pour que la solidarité soit une valeur socle de nos sociétés. Mais le RSA demeure une allocation dont les complexités réglementaires et organisationnelles ne lui permettent pas d’atteindre pleinement ses objectifs.

C’est pourquoi, après avoir travaillé, avec d’autres, au revenu de base qui était une bonne réponse aux défauts du RSA, le Conseil Départemental du Gers a décidé d’organiser les Assises de l’Insertion.

Aujourd’hui, trop souvent le RSA est mal accepté par notre société, y compris par celles et ceux qui, sans ressortir du RSA, connaissent eux aussi de vraies difficultés. Au pire il est considéré comme une gabegie financière source de fraudes et les allocataires perçus comme des profiteurs. D’où une vision punitive du RSA, avec pour corollaire ce sentiment que les « bénéficiaires » sont redevables à la société et doivent être exclus dès lors qu’ils sont supposés se complaire dans la paresse. Au point que les allocataires eux-mêmes se sentent stigmatisés.

Nos travailleurs sociaux savent bien que cela ne correspond pas à la réalité en raison de la complexité et de l’hétérogénéité des situations. C’est pourquoi, au-delà des habituelles études statistiques, et en introduction des Assises de l’Insertion il nous a paru essentiel de mieux saisir la sociologie des bénéficiaires du RSA. Il s’agit d’objectiver scientifiquement la connaissance de ces personnes, leurs parcours de vie, leurs difficultés, leurs vécus et leurs appréhensions des mesures d’insertion.

Ce travail montre que beaucoup d’idées reçues ne sont pas justifiées. Vous y lirez les causes multiples de cette descente aux enfers, qu’il s’agisse des héritages culturels et sociaux difficiles, des emplois précaires et mal rémunérés, des activités intenses qui pourtant ne permettent pas de vivre, des trajectoires brisées par les accidents de la vie, des dérives sociales ou des ruptures psychologiques, des problèmes rencontrés par les familles monoparentales etc… bref vous y verrez que personne, ou quasiment personne, ne fait le choix d’être au RSA et que face à la complexité des situations il ne peut pas y avoir de réponses uniques et simplistes.


Je veux remercier tous ceux qui se sont mobilisés pour permettre cette étude dont la synthèse vous est présentée ici : outre M. MERRIEN qui a réalisé cette étude fine auprès d’une centaine d’allocataires, les travailleurs sociaux et bien évidemment les allocataires du RSA qui ont accepté d’apporter leur témoignage souvent difficile."

Le Président de la commission Solidarité
Claude BOURDIL

 

 

Retrouvez la synthèse de cette étude réalisée par François-Xavier Merrien en téléchargement ici.

 

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