Gers Solidaire, C'est son Président qui en parle le mieux

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Lors de la séance du Conseil Départemental du Gers du 28 mai, notre président Claude Bourdil a rendu hommage au GIP et à ses missions. Nous vous proposons de revoir ce moment à la 26eme minute de la vidéo.

 

 

 "L’esprit c’est une visite à la plateforme de l’aide alimentaire de Mont de Marsan en 2014, qui fut le départ de cette aventure. L’idée était de proposer une coordination départementale de l’aide alimentaire et de faciliter le travail des associations sur le territoire, et dans une logique d’équilibre et d’accès départemental. Cette initiative, portée par Gisèle Biemouret, répondait à un besoin d’agir en complémentarité de l’action du département, chef de file de l’action sociale. La Banque Alimentaire, La Croix-Rouge Départementale, le Secours Catholique et l’UDCCAS se sont rapidement investis dans ce qui allait devenir l’unique structure fédérative autour de l’aide alimentaire. Rapidement de nombreux constats étaient partagés, ceux d’une précarité rurale grandissante, d’un sentiment de relégation, d’un souci de cohérence d’action et de lisibilité dans l’accompagnement. Face aux difficultés rencontrées par les personnes concernées, notre principe fondateur c’est aller vers l’inclusion sociale avec l’ensemble des partenaires. Cette volonté nous voulons la mettre en œuvre au-delà de l’aide alimentaire indispensable, tout au long d’un parcours d’aide construit et coordonné autour des principes inconditionnels du non-jugement, du respect de la dignité et de la confidentialité, et d’une relation d’égal à égal avec les bénéficiaires. Stratégiquement, le GIP nous ouvre des moyens supplémentaires de toucher des publics qui, parce qu’ils recourent plus facilement à l’aide alimentaire, sortent ainsi de l’invisibilité, et nous permettent de lutter contre le non-recours. Le GIP nous permets de pouvoir encore mieux mettre en œuvre nos démarches « d’aller vers », en lien avec les services sociaux du département, et conformément au Plan Pauvreté. L’Anquête par exemple, diligenté en 2019 sur les chiffres de 2018, en mettant en perspective que 10 000 personnes sur le département, avaient au moins une fois dans l’année bénéficiées de l’aide alimentaire, allait confirmer cette nécessité de construire un projet fédératif pour se doter d’un outil d’intervention innovant et très adaptable à la lutte contre la pauvreté. D’autres éléments de constat, allaient faire consensus. L’état des locaux des associations, le besoin de ressources financières, le renouvellement et le recrutement des bénévoles, les difficultés pour répondre aux appels à projet, le besoin de soutien technique auprès des associations locales, les difficultés pour les élus locaux de se repérer dans les dispositifs, l’orientation des publics, la lutte contre le non-recours… Et toutes ces situations périphériques de personnes et de familles ne rentrant pas dans les cases. L’esprit du GIP Gers Solidaire pourrait se résumer ainsi « arrêter le chacun ses pauvres, faire œuvre commune, mutualiser les énergies tout en conservant chacune des identités des membres associés au services des publics et d’un territoire parce que, ce qui compte ce n’est pas de nous mobiliser chacun en fonction de nos objectifs et de nos cultures, mais bien de nous mobiliser pour et autour des personnes concernées. En fait, casser l’effet silo. »

C’est la, la valeur ajoutée de Gers Solidaire qui nous permis d’être reconnu notamment par les services de l’Etat, et d’apparaitre comme porteur d’une démarche d’innovation.

Rapidement le bilan. Trois familles d’actions sont au cœur aujourd’hui de l’activité du GIP.

  • L’action auprès des associations caritatives, la mise en place du programme des Tiers Lieux.
  • Les missions du Numéro Vert Social et les projets associés à la lutte contre le non-recours et l’accès aux droits
  • L’ingénierie sociale et le conseil

 

On peut les décliner ainsi, pour ce qui concerne l’aide alimentaire et les Tiers Lieux : Répondre à l’augmentation constante du besoin en aide alimentaire. Nous serons cette année sans doute à près de 500 tonnes distribuées, contre 370 en 2017 avec la nécessité d’adapter à la fois les locaux, et d’humaniser les conditions d’accueil des personnes concernées.

Les Tiers Lieux. Aujourd’hui trois sont actifs : Lombez, Lectoure et Masseube. Ce programme rencontre un vrai succès auprès des territoires, des associations et des élus locaux. Avec le soutien de la collectivité départementale il permet de dégager des moyens en complémentarité avec les communes pour améliorer les conditions d’accueil et diversifier les services. Aujourd’hui bon nombre de projets plus au moins avancés sont en cours (Cazaubon, Nogaro, Plaisance, Riscle), d’autres comme les communes de Gimont, Fleurance, Pujaudran, Mirande réfléchissent pour développer le programme, ou l’agréger à des projets locaux.

La force de la dimension fédérative du GIP est de permettre aussi aux services de l’Etat, aux organismes sociaux, à la région, de bénéficier d’une structure départementale pour répondre à la juste adéquation des ressources dont ils disposent et les mettre à la disposition des projets locaux. Ce sont en effet toutes ces ressources confondues (Etat, CAF, mécénat, fondations etc…) près de 400 000€ qui ont été mis à la disposition de divers dispositifs déployés sur le territoire.

 

L’accès aux droits, avec une augmentation de 63% du nombre d’appels du Numéro Vert Social en 2020, pour arriver à 5 800 appels. Le Numéro Vert Social qui était déjà une innovation forte de 20 ans d’expérience, a vu son rôle renforcé par la dynamique créée autour du GIP. Un appel, un décroché, un accueil, une réponse, le Numéro Vert Social répond à tout type de demandes. Une majorité de celles-ci concernent les renseignements, et l’orientation vers les bons interlocuteurs, le NVS peut grâce à ses travailleurs traiter en direct quelques demandes simples, mais aussi coopérer autour de signalements avec le département et les services de l’Etat via le 3977 (L’observatoire des Violences Faites aux Femmes). La médiation téléphonique et numérique proposée est associée au Camping-Car Connecté qui propose le même type de services auprès de 42 communes rurales isolées. L’objectif du Numéro Vert Social est d’inscrire son service d’écoute dans une logique de complémentarité de l’action, portée par les Maisons Départementales des Solidarités.

Enfin la lutte contre les formes de fractures numériques qu’elles soient techniques ou d’usage, est un axe fort de l’action du GIP. SI le Camping-Car Connecté répond à ce besoin pour partie, il faut faire face à la numérisation de l’accès aux droits qui génère de fait de l’invisibilité sociale.

Les points de distribution d’aide alimentaire deviennent dès lors un point stratégique et incontournable pour développer des actions et conserver le contact avec un public parfois difficile à mobiliser.

Le développement des solidarités citoyenne et de proximité, avec le vieillissement des bénévoles, et la problématique des associations qui trouvent de moins en moins de bonnes volontés, le programme Tiers Lieux Solidaire, en association avec Insite, en charge d’animation locale, a vocation à développer les compétences sur le territoire. L’objectif est de créer ou rénover les espaces mutualisés agréables, modernes, suscitant l’engagement citoyen, afin en plus long terme, de personnes aux personnes de s’inscrire plus durablement dans une association.

Au tour de l’ingénierie sociale, c’est un axe nouveau et important. Dernière compétence acquise par le GIP en tant que partenaire et opérateur de la CTGGS, l’ingénierie sociale est devenu un axe important de l’activité du GIP.

19 portraits de territoires ont été publiés sur le site du GIP en mars dernier sous le pilotage de la CAF et du Conseil Départemental. L’objectif est d’offrir aux acteurs, aux habitants, aux élus, un regard partagé et accessible à tous. Ce travail est dès à présent complété par un travail d’analyse de l’offre sociale existante. Aujourd’hui 4 territoires intercommunaux sont concernés par la démarches : Astarac Arros en Gascogne, Bas Armagnac, Coteaux Arrats Gimone et le Savès. Ainsi l’ensemble des CIAS du département pourront valoriser une analyse du besoin social effective d’ici la fin de l’année 2022.

Cette démarche d’ingénierie voulu par le Conseil Départemental et la CAF, présente un gros avantage pour les collectivités en terme d’écoute adaptée et d’économie financière. Rappelons que la mise en place d’un ABS est une obligation.

On voit par ces actions le pouvoir fédérateur du GIP, et c’est la deuxième valeur ajoutée de Gers Solidaire.

Pour terminer les perspectives, la dimension fédérative du GIP permet aux services de l’Etat, aux organismes sociaux, à la région et aux financeurs potentiels (mécène, RSA, Orange, AG2R etc…) de bénéficier d’une structure départementale pour répondre à une juste adéquation des ressources. A titre d’illustration, le Défenseur des Droits est récemment venu pour voir comment nous pourrions lui permettre de mieux déployer ses actions sur notre département. Nous pouvons dire que le projet Gers Solidaire, au regard de son fort investissement lors de la pandémie et de son accueil positif auprès des territoires et des partenaires, de sa réactivité, de sa capacité d’innovation, du nombre d’appels reçus, et du nombre de pages consultées sur le site, a su prouver son utilité comme liant départemental, et s’impose en douceur dans le paysage départemental tout en acquérant une visibilité au-delà du Gers. Il va continuer à maintenir niveau d’exigence et d’implantation auprès des partenaires et poursuivre sa démarche d’innovation sociale. En plus mission reconnues le GIP doit conserver en ligne de mire le projet Man’Gers en partenariat avec le PAT Départemental qui a vocation à déterminer un modèle départemental d’éducation à la consommation et à l’alimentation des personnes percevant l’aide alimentaire. Relancer les groupes de travail qui ont dû être interrompus pendant el COVID, mettre en place l’application France Contact (qui est un dispositif géolocalisé d’accès aux services), poursuivre la recherche autour d’une mobilité sociale avec l’appui du NVS et la solution Atchoum, et enfin travailler dans la suite des premiers contacts du projet Man’Gers sur la question de l’accès aux soins.

Je veux juste pour terminer mon propos, souligner ici ma très forte préoccupation autour des problèmes de santé et d’accès insuffisant aux soins, telle que la vive de plus en plus dégradée les personnes les plus en difficultés.

 

Avant de quitter les fonctions qui sont les miennes je voulais parler une dernière fois de Gers Solidaire qui est bel exemple d’une belle réussite."